dimanche 20 juillet 2014

Cinéma

Écrase-moi, lamine-moi, pile-moi, broie-moi, brise-moi ! qu’elle gémit, la garce. Il faut dire qu’il fait ses cent vingt kilos. Un obèse, un tas de graisse, des poignées d’amour à la pelle, un triple menton en prime. Et un portefeuille gras du bide lui aussi. Difficile de dire qu’il est un apollon, alors elle a trouvé autre chose, la garce, pour le faire mousser. Comme il est cinéphile, elle lui murmure qu’il est le portrait craché d'Hitchcock et qu’elle est fan, qu’elle s’imagine dans la peau de la blonde vedette en train de se faire culbuter par le gros Alfred derrière le décor.

– Ah bon, tu crois qu’il se l’envoyait ?
– Ben y’a des chances ; tu sais bien qu’il leur proposait la botte à toutes. « La main au collet », tu parles, la main au c…, oui.

Et elle en rajoute encore une couche : il est son Pygmalion qu’elle dit, tout en pensant « pig tout court plutôt ». Son maître du suspense, ce qui n’est pas faux vu le côté peine-à-jouir du type.

Maintenant qu’ils sont mariés et que tout est au point pour un veuvage argenté et en beauté, Gras-double-Menton-triple commence à lui peser, à la garce. Lors d’un séjour à la montagne elle l’envoie faire une course dans la vallée par la petite route en lacets. Elle a trafiqué les freins. Il va louper le premier virage et plonger dans le précipice. Il en aura pour son argent, le fan d’Hitch ; double programme pour le même ticket : Vertigo et La mort aux trousses. Bonus en plus : trente six chandelles en guise de Trente neuf marches.

par Tobermory


4 commentaires:

  1. La garce est maline ! La garce est douée :-D

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  2. Pig'naise de pig'naise ! C'est trop bon ! (comme dans le cochon)

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  3. Ce texte, truffé de références cinématographiques, est drôlement bien troussé ! ;)
    J'en ai eu la primeur avant qu'il ne soit posté ici et je trouve qu'il est encore meilleur à la relecture.

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